"....il faut bien une première fois!!!"
Info L'Equipe
Jeux Olympiques : ces pays qui ont ouvert leur compteur à Rio
Ils ne figurent peut-être pas au sommet du classement des médailles, mais ils ont réussi leurs Jeux : neuf pays ont décroché à Rio le premier sacre olympique de leur histoire.
La Jordanie
Il a 20 ans, étudie à Amman, la capitale de la Jordanie, et a offert à son pays le premier hymne olympique de son histoire. «L'écouter résonner devant le monde entier, c'est un sentiment incroyable», a réagi Ahmad Abughaush, médaillé d'or de taekwondo dans la catégorie des 68kg à la surprise générale. Dans la foulée de sa victoire, le jeune champion a reçu un coup de fil du Prince Hussein ben Abdallah. «Il m'a félicité, m'a dit que le peuple de Jordanie pleure des larmes de joie pour moi». La Jordanie, pays de plus de sept millions d'habitants, n'a jamais envoyé plus de 10 athlètes aux JO (8 à Rio) depuis sa première participation en 1980.
Le Kosovo
Le Kosovo, petit pays d'ex-Yougoslavie (moins de deux millions d'habitants) est entré par la grande porte dès son deuxième jour de compétition olympique, grâce à la judoka Majlinda Kelmendi (-52kg). Quatre ans après avoir participé aux JO sous les couleurs albanaises, la championne de 25 ans a profité de la reconnaissance de son pays natal par les instances internationales pour en devenir le porte-drapeau à Rio, puis pour lui offrir, 48 heures plus tard, sa première médaille d'or. «J'ai toujours voulu montrer au monde que le Kosovo n'était pas qu'un pays qui a connu l'horreur de la guerre», a-t-elle fièrement déclaré.
Le Vietnam
En quinze participations aux Jeux d'été, le Vietnam n'avait remporté que deux médailles d'argent, en 2000 (Tran Hieu Ngan en taekwondo) et 2008 (Anh Tuan Hoang en haltérophilie). Au lendemain de la cérémonie d'ouverture, Hoang Xuan Vinh est devenu le premier champion olympique de l'histoire de son pays, en remportant la finale du tir au pistolet à 10m. «Cette victoire vient de l'esprit de courage et de la détermination de l'athlète, de ses entraîneurs et des investissements faits avant les Jeux», s'est félicité le ministre des Sports de l'État communiste, Nguyen Ngoc Thien. De nombreux Vietnamiens se sont surtout réjouis de voir la Chine, leur vieil ennemi, échouer à la troisième place.
Le Tadjikistan
Vice-champion du monde à Pékin l'an dernier, Dilshod Nazarov portait une bonne partie des espoirs de son pays, le Tadjikistan, pays montagneux d'Asie centrale jamais sacré champion olympique depuis ses premiers Jeux, en 1996. Le lanceur du marteau a changé la donne en s'imposant avec un jet à 78,68 mètres. «La réaction au Tadjikistan, ça va être dur à imaginer. J'ai reçu des centaines, voire des milliers de "Like" sur mon compte Facebook, je crois que tout le pays était derrière moi cette nuit !», s'est-il félicité. Banni deux ans après un contrôle douteux fin 2012, il avait porté son drapeau national lors de la cérémonie d'ouverture.
Les îles Fidji
Qualifiées pour la première finale du tournoi olympique de rugby à sept, les Îles Fidji ont vu les choses en grand pour permettre à un maximum d'habitants d'assister à la rencontre, des entreprises n'hésitant pas à fermer leurs portes pour libérer leurs employés. Leur sacre, le premier de l'histoire de l'archipel aux Jeux, a provoqué des scènes de liesse, notamment dans la capitale, Suva. Le Premier ministre, Vorege Bainimarama, a même décrété un jour férié. «C’est l’histoire en marche, a-t-il justifié. Aujourd’hui, nous sommes tous fiers d’être Fidjiens. Ça situe les Fidji sur une carte, ce tout petit point. Là, on va le regarder ! Les gens font la fête depuis trois jours, chacun festoie avec l’autre... Notre productivité a été nulle ces derniers jours mais j’espère que maintenant, elle va exploser !»
Porto Rico
Historique et inattendu, le sacre de Monica Puig en tennis a permis à Porto Rico, île de l'Atlantique habitée par trois millions et demie de personnes, de voir enfin son drapeau hissé aux Jeux Olympiques. Le pays a pourtant envoyé des athlètes à toutes les éditions des JO d'après-guerre, mais sans jamais être titré (huit médailles dont six en boxe : deux en argent, six en bronze). A San Juan, ce sacre a été d'autant plus célébré que rien ne le laissait présager : la Portoricaine n’avait jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem mais a sorti à Rio toutes les têtes d'affiche. La Russe Anastasia Pavlyuchenkova (19e), l’Espagnole Garbiñe Muguruza (4e), vainqueur de Roland-Garros, puis la Tchèque Petra Kvitova, double championne de Wimbledon (2011, 2014), ont toutes contribué indirectement à placer Porto Rico sur la carte olympique.
La Côte d'Ivoire
À 22 ans, Cheick Cissé Sallah Junior est entré dans l'histoire du sport ivoirien et africain. En devenant champion olympique en taekwondo, dans la catégorie des moins de 80 kilos, il a permis à son pays de devenir le deuxième d'Afrique de l'Ouest, après le Nigeria, à décrocher l'or aux JO. «Je ne sais pas pourquoi, dès le premier combat, le public m’a adopté, a-t-il expliqué après sa victoire. Sans vouloir me vanter, j’ai toujours cru à cette médaille d’or. Maintenant, je vais fêter cela au Fanta avec toute la famille!» Ce titre récompense également le travail de la franco-canadienne Marlène Harnois, médaillée de bronze à Londres, qui contribue depuis au développement du taekwondo ivoirien via sa fondation.
Singapour
En remportant la finale du 100m papillon, Joseph Schooling n’a pas seulement réussi l’exploit de battre Michael Phelps : il a également permis à Singapour, cité-État de cinq millions et demi d’habitants, de fêter à Rio la première médaille d’or olympique de son histoire. Certains habitants ont réclamé un jour férié comme aux Fidji, la plupart se sont rués dans les salles de jeu pour y miser le chiffre 5039, correspondant au temps de la jeune star de 21 ans, et rapidement en rupture de stock... Le président Tony Tan avait fait le déplacement au Brésil ; son premier ministre Lee Hsien Loong a lui souligné un «tour de force incroyable».
Le Koweït (via l'équipe des athlètes olympiques indépendants)
La médaille d'or de Fehaid Al-Deehani, au double trap, est inédite à bien des égards. D'abord parce qu'il s'agit du premier titre olympique de l'histoire du Koweït, qui n'avait jusqu'alors eu que deux médailles de bronze (déjà par l'intermédiaire d'Al-Deehani, à Sydney en 2000 et à Londres en 2012). Mais aussi parce que le tireur évolue à Rio dans l'équipe des athlètes olympiques indépendants, le comité de son pays ayant été suspendu l'an passé en raison d'interférences gouvernementales dans le sport. Il n'a donc pas eu droit à l'hymne national en montant sur la plus haute marche. Il s'agit, là aussi, d'une première. Cette délégation indépendante, créée en 1992, n'avait jusqu'alors obtenu que le bronze et l'argent, grâce à des athlètes yougoslaves.
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