".......1800 euros pour bouffer des insectes, finalement je préfère le croquant du chocolat, c'est moins cher et plus goutû !!!"
Info Voilà
Nancy: un chocolatier marie pralinés avec vers de farine et grillons.
Après la surprise, la curiosité, la perplexité, voire le dégoût: les clients d'un chocolatier de Nancy hésitent devant les chocolats aux insectes, ver de farine ou grillon, une première en France qui entend initier les palais aux subtiles saveurs des petites bêtes, ignorées en Europe mais familières en Asie.
Les familiers de la boutique ont découvert la nouveauté la
semaine dernière et lui prédisent un joli succès, avec une soixantaine de
boîtes déjà vendues."Je ne sais pas trop quoi en penser, mais j'ai envie de
goûter, en famille… ça ne doit pas être si mauvais", explique une mère de
famille repartie avec une boîte. Elle se dit "plutôt tentée par ceux avec
les vers, moins par les grillons".Mais le ver de farine, tout doré soit-il, ne fait pas
l'unanimité: certains habitués promettent de "ne jamais toucher à une
telle chose". Et une cliente s'interroge sur les risques de
"contracter le ver solitaire".La crainte est infondée: les insectes sont ébouillantés puis
déshydratés, par une entreprise de Toulouse, MicroNutris. Des qualités nutritives"Nous nous sommes lancés dans la production d'insectes
en 2011, après un rapport de l'Organisation des Nations-Unies pour
l'alimentation et l'agriculture qui préconisait cette consommation contre la
faim dans le monde", explique son fondateur, Cédric Auriol.La jeune start-up, qui respecte un référentiel biologique,
élève vers et grillons, les premiers pendant 8 semaines, les seconds pendant
12, selon un protocole qui respecte "les qualités nutritives" de
l'aliment, riche en vitamines, minéraux et acides gras saturés."C'est d'ailleurs pour cela que nous avons opté pour
l'ébouillantement-déshydratation plutôt que pour la friture, qui altère ces
qualités", argue Cédric Auriol. MicroNutris fournit désormais plusieurs restaurateurs
pionniers, du chef d'un établissement étoilé de Nice à un gérant fast-food de
tacos, ainsi que les particuliers via Internet. "Nous produisons une tonne d'insectes par mois: on en
commercialise un tiers, un deuxième tiers part en recherche et développement,
le dernier sert à alimenter le parc des reproducteurs", explique M.
Auriol.Ce sont également autant les qualités nutritives
qu'écologiques qui ont séduit le chocolatier nancéien. Il souligne que
l'élevage d'insectes rejette dix fois moins de gaz à effet de serre que celui
des bovins."C'est la nourriture de demain. Je veux faire venir les
insectes à mes clients, être un agitateur de goûts", proclame-t-il,
cherchant à "faire oublier l'image de saleté, de nuisible". Reste que le chocolatier n'a pas réussi à convaincre tout le
monde: l'une de ses vendeuses "refuse même de les toucher", au motif
que "ça la dégoûte". Et l'originalité a un coût: 22 euros la boîte de 9
chocolats. Et un kilo d'insectes est vendu… 1.800 euros.
P.
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