Clin d'oeil à Carnet d'émotion parfumée.

Clin d'oeil à Carnet d'émotions parfumées .... on respire à fond!



dimanche 8 mai 2016

L’opération Champs-Élysées piétons pose la question de comment faire respirer Paris, capitale la plus dense d’Europe

Billet d'humeur parisienne :

"....il faut toujours avoir des idées qui avancent pour Paris, pas qui piétinent !!!"



Info Huffington

A partir de ce 8 mai, les Champs-Élysées seront libérés de l’invasion automobile tous les premiers dimanche du mois. Une mesure symbolique qui en ravira au moins autant que cela en énervera. Pourtant, sans être pro ou anti “bagnole”, il faut bien reconnaître que la mairie de Paris met le doigt sur un vrai problème de la capitale: son engorgement.
Qui n’a jamais été exaspéré par les embouteillages sur le périph’? Sur la cohue aux heures de pointe dans le métro ou les trottoirs du boulevard Haussmann le samedi? Comme l’illustratrice Muriel Douru, blogueuse pour le HuffPost, beaucoup de Parisiens ont envie de crier “Paris je t’aime mais je te quitte”, d’aller chercher l’espace, l’air et le calme en Province.
Une lubie de bobo? Pas seulement. Paris et l’Ile-de-France forment objectivement la zone métropolitaine la plus dense d’Europe, loin devant Barcelone, Londres ou Berlin.
Densité de population par hectare en 2004
voiture paris
Paris ne manquent pas de transports en commun pour se passer de voiture. Avec ses cinq lignes de RER, 16 de métros, 8 de tramways, et des dizaines de lignes de bus, la capitale offre une densité de maillage intra muros sans équivalent en Europe. À lui seul, le réseau francilien concentre 40% des trains et 70% des voyageurs circulant en France.
Mais le réseau est déjà saturé en de nombreux points. Selon l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) de l’Île-de-France, la gare du Nord (193 millions de passagers par an) et la gare de Lyon sont au maximum de leur capacités, Saint-Lazare et Montparnasse sont à la limite, seules celles de l’Est et d’Austerlitz ont encore une marge de manœuvre.
Certains axes, comme la ligne 13, les RER A et B, sont tellement saturés qu’ils sont devenus l’objet de blogs, de pétitions, voire de livres qui témoignent tous d’un ras le bol des usagers.
Bref, Paris a besoin d’air! Et c’est un sacré casse-tête à résoudre quand on ne peut pas pousser les murs. Du coup, la mairie de Paris planche sur des initiatives, parfois symboliques, parfois beaucoup plus concrètes.
Multiplier les opérations “sans voiture”
Le 27 septembre 2015, une “Journée sans voiture” a eu lieu. Entre 11 et 18 heures, les quatre arrondissements du centre étaient interdits aux voitures, et la vitesse limitée à 20 km/h dans le reste de la capitale. Un cinquième des arrondissements pendant sept heures, ce n’est pas encore le Grand Soir dont rêvaient les écolos, mais c’est un début. Entre temps, le Conseil de Paris a voté son élargissement à l’ensemble de la capitale pour la prochaine édition.
Depuis 2003, la municipalité développe aussi son programme “Paris Respire“. Tous les samedis, dimanches ou jours fériés, des espaces sont fermés à la circulation dans 13 quartiers de la capitale. Une politique qui inclut également l’extension des horaires d’ouverture des parcs.
Réaménager les quais au profit des piétons
Le 5 mai, deux ans après la fermeture à la circulation de la rive gauche entre le pont Royal et le pont de l’Alma, Anne Hidalgo a lancé “l’acte II de la reconquête des berges de la Seine” selon Le Monde.
Ce projet devrait rendre piéton la rive droite dans les arrondissements du centre dès cet été. L’option la plus ambitieuse concernerait une portion de 3,3 km, entre la voie Georges-Pompidou et le port de l’Arsenal (Bastille). Cela représente “4,5 hectares, dont 8000 mètres carrés d’espaces verts couverts dans les deux tunnels” Henri-IV et des Tuileries rendus aux piétons. Le deuxième scénario fermerait à la circulation la voie Georges-Pompidou sur 1,5 km entre Châtelet et le pont de Sully.
Huit millions d’euros ont été prévus pour des aménagements réversibles, afin de céder la place à la circulation si nécessaire, ou en cas de crue.
Rendre les places de la capitale aux Parisiens
Point de départ de la grande Marche républicaine, lieu de convergence spontané des Parisiens après les attentats de janvier et novembre 2015 et maintenant épicentre du phénomène “Nuit debout”, la nouvelle place de la République confirme chaque jour son statut d’espace urbain en perpétuelle réinvention.
Un phénomène durable qui “étonne” encore l’architecte Pierre Alain Trévelo du cabinet TVK, chargé de l’importante rénovation de la place entreprise entre 2011 et 2013. A l’époque, la République avait été profondément épurée, malgré les critiques, de manière à y “accueillir de nouvelles formes de mobilisation”. “Le vide appelle l’activité humaine. Nous avions souhaité le garder en faisant le pari que l’avenir trouverait des usages auxquels nous n’avions pas forcément pensé”, se souvient-il aujourd’hui.
Davantage d’espace pour vivre, s’exprimer, ou tout simplement faire la fête... La Mairie de Paris planche sur le réaménagement de sept places supplémentaires: Bastille, Nation, Panthéon, Gambetta, Madeleine, des Fêtes et d’Italie.
Encore un peu de patience. Pour l’instant, les projets les plus avancés sont en phase de concertation, les autres encore dans les cartons.
Biofaçade, forêt et ferme urbaine pour demain ?
C’est le visage d’un Paris révolutionnaire et totalement revisité qui a été dévoilé le 3 février par Anne Hidalgo en annonçant les 22 lauréats du concours “Réinventer Paris“.

Considéré comme l’un des concours architecturaux les plus ambitieux d’Europe, il consistait à concevoir des “projets urbains innovants” pour imaginer le Paris du futur tout en répondant aux besoins immédiats de la ville. Naturellement, la préoccupation environnementale y occupe une large place, combiné avec une politique active du logement social.
Si elles voient effectivement le jour, certaines idées, comme cette “ville multi-strate” ou encore cette bio-façade conçue avec des algues, devraient en tout cas définitivement propulser dans le XXIe siècle la vieille ville du XIXe. Jugez plutôt (pour avoir plus d’informations, rendez-vous sur le site officiel du concours).

  • La Ville multi-strate (17e)
    Jacques Ferrier Architectures, Chartier Dalix Architectes, SLA Paysagistes Opérateur : BNP Paribas Immobilier
  • Pour l’instant, simple tranchée ouverte au dessus du périphérique, ce lieu deviendra “le trait d’union” entre Paris et sa petite couronne. Services, commerces, habitations, bureaux toits végétaux, structure de bois composeront cet ensemble.

  • Mille arbres (13e)
    Sou Fujimoto Architects
  • Situé sur un actuel parking à autocar, le projet envisage de créer un vrai parc au dessus du périphérique, accessible à tous. Crèche, restaurants ateliers pédagogiques, serres potagères composeront l’espace, avec au milieu un immeuble avec bureaux panoramiques, hôtel et logements.

  • Le relais Italie (13e)
    Pablo Katz Architecture
  • Le projet garde la partie saine de l’ancien conservatoire pour lui donner une deuxième vie. Sur six étages, on trouvera un restaurant, une résidence étudiante, un espace de coworking et une terrasse végétalisée.

  • Bains-douches Castagnary (15e)
    Red
  • Avec une structure en bois et une façade végétale, les anciens bains-douches seront dédiés à la colocation étudiante et au coworking.

  • Edison lite (13e)
    Manuelle Gautrand Architecture
  • Dans cet immeuble vert, 30% de l’espace sera partagé, avec une cave-atelier 2.0, un toit potager et des terrasses avec une cuisine ouverte à la communauté.

  • Le Philanthro-Lab (5e)
    Agence Perrot&Richard
  • Cet hôtel particulier de 1475, ancien siège d’une faculté de médecine, sera un “incubateur tourné vers la philanthropie”. En réhabilitant le bâtiment, les architectes souhaitent fusionner l’ancien et le moderne.

  • Buzenval (20e)
    Studios d’architecture Ory et associés
  • Une auberge hybride avec plus de 140 lits, mais qui accueillera aussi des locaux, via un espace de “fooding participatif” des répétitions de groupes de musique et du coworking. Le toit-terrasse sera accessible aux résidents et aux personnes de passage

  • La Fabrique de la danse (20e)
    Atelier Secousses
  • Le bâtiment de 1958 est en partie inhabité. Les architectenst veulent “répondre à une vision novatrice des arts vivants”.

  • Réalimenter Masséna (13e)
    DGT Architects
  • Prenant place sur l’ancienne gare Masséna, le cabinet a imaginé une “balade urbaine animée”. Traduction: aménager un lieu ouvert à tous, centré sur le circuit court de l’alimentation animé par des chercheurs, économistes, artistes, agriculteurs, etc.

  • Tranches de vie (18e)
    Hubert & Roy Architectes Associés
  • Ce bâtiment d’habitation sera censé répondre à la question “dans quel monde grandiront nos enfants ?” Pour se faire, le bâtiment mise sur le durable: serre, cultures hors-sol, panneaux solaires, jardin partagé. Très COP21.

  • L’Ilot fertile (19e)
    TVK, architectes urbanistes / OLM Paysage
  • Le site prévoit la création de 10.000m² de logements, et de nombreux jardins. L’objectif principe est de faire du lieu un “quartier zéro carbone”

  • La serre habitée (20e)
    VSA – Vincent Saulier Architecte, Choreme
  • Un concept particulier: le bâtiment, en bois et équipé d’une serre, sera habité par des étudiants en architecture qui vont travailler sur l’édifice pour l’améliorer.

  • Pichet NLA (17e)
    Nicolas Laisné Associés, Bassinet et Turquin
  • A la place de hautes tours de 12 à 14 étages, le projet prévoit plusieurs petits immeubles, de 4 à 7 étages, avec des structures de bois, intégrés dans un espace vert.

  • NOC 42 (17e)
    AR architectures / Christian Delécluse, artiste et architecte
  • Une réhabilitation d’un ensemble de logements (Bessière) datant de 1958, avec des terrasses partagées et des potagers de quartier. Le but: loger les élèves de l’école d’informatique 42, lancée par Xavier Niel (actionnaire du Monde et donc du Huffington Post).

  • Stream Building (17e)
    PCA
  • A la place d’un terminal de bus, le cabinet propose un “immeuble du futur” de bureaux modulables, avec une structure en bois, potager sur le toit et houblon en façade.

  • Collectif Coulanges (4e)
    Sahuc & Katchoura - François Chatillon Architecte
  • Ancien hôtel particulier du XVIIe siècle, le bâtiment se veut modulable, avec des espaces accessibles aux entrepreneurs et créateurs.

  • Italik (13e)
    L35 Architeos
  • Sur 7000m², le projet prévoit des étages avec structures en bois, un toit végétal à disposition d’un projet pédagogique, et plusieurs entreprises innovantes.

  • Mixité Capitale (4e)
    David Chipperfield Architects, Calq, Olafur Eliasson, Studio Other Spaces, Michel Desvigne
  • L’immeuble devrait accueillir une crèche et 5000m² de logement social. L’ancien hall sera transformé en espace ouvert avec un marché. Au sommet, on trouvera un bar et un restaurant. Entre les deux, logements, commerces, piscine, bureaux...

  • La Ferme du rail (19e)
    Clara Simay architecte et Amo développement durable, Link architecte, Mélanie Drevet paysagiste, Philippe Pieger, agro-écologue urbain
  • La structure sera habitée par une communauté de personnes en insertion et d’étudiants en horticulture. Ici aussi, le but est de développer le circuit court d’alimentation, tout en n’oubliant pas l’enjeu écologique: valoriser les déchets et minimiser la consommation grâce à une économie circulaire.

  • In Vivo (13e)
    Xtu Architectes
  • Un immeuble en trois parties. L’une destinée à des chercheurs et artistes d’universités parisiennes, avec biofaçade et capteurs solaires.
    L’autre sera destinée à “des logements intermédaires, en accession” et incorporera des potagers en façade et en terrasse.
    La dernière, enfin, sera construite comme un arbre, avec de grands balcons.

  • Node (13e)
    Vincent Parreira, Antonio Virga Paysagiste : Patrick Blanc, Paul Arène
  • Le projet prévoit de construire un funérarium et une plateforme de logistique urbaine, proches mais totalement indépendants.

  • Etoile Voltaire (11e)
    Olivier Palatre Architectes, Atelier Roberta
  • Actuel accueil d’un collectif d’artistes, le projet prévoit la création de salles de projections à l’air libre ainsi qu’un restaurant.

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