"....le 3ème existe donc!!!..."
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"Sexe neutre" : Une personne intersexuée obtient pour la première fois cette mention sur son état civil
Une première. Une personne intersexuée a été reconnue de "sexe neutre" par le tribunal de grande instance (TGI) de Tours (Indre-et-Loire) dans un jugement rendu le 20 août 2015, révèle ce mercredi 14 octobre 20 Minutes.
"Pour la première fois, écrit le quotidien gratuit, une juridiction française a autorisé une personne à sortir du système binaire masculin/féminin en ordonnant à l’officier d’état civil de la mairie de Tours de modifier son acte de naissance" pour y faire figurer la mention "sexe neutre".
L'intersexuation est peu connue du grand public. Pourtant, elle pourrait concerner 1 individu sur 1000 (2000 ou 4000 selon les données). Une personne intersexuée est née avec des attributs masculins et féminins.
Né avec un "vagin rudimentaire" et un "micropénis"
Dans un entretien à 20 Minutes, la personne venant d'obtenir la mention "sexe neutre" sur son état civil est née, selon son médecin, avec un "vagin rudimentaire", un "micropénis", mais pas de testicules.
Enregistrée en tant que personne de sexe masculin, elle souffre alors d’avoir été mise dans cette case dès sa naissance, précise le quotidien. "A l'adolescence, j’ai compris que je n’étais pas un garçon. Je n’avais pas de barbe, mes muscles ne se renforçaient pas ", a confié cette personne aujourd'hui âgée de de 64 ans qui a requis l'anonymat.
"Le sexe qui [lui] a été assigné à sa naissance apparaît comme une pure fiction (...) imposée durant toute son existence", écrit le magistrat dans son jugement que 20 Minutes a pu consulter. "Il ne s’agit aucunement de reconnaître l’existence d’un quelconque ‘’troisième sexe’’ mais de prendre acte de l’impossibilité de rattacher l’intéressé à tel ou tel sexe, ajoute le magistrat.
Craignant que "cette requête renvoie à un débat de société générant la reconnaissance d’un troisième genre", le parquet de Tours a fait appel du jugement, toujours selon le quotidien. L'affaire sera plaidée devant la cour d’appel d’Orléans.
Quoi qu'il en soit, elle ferait "déjà avancer la cause des personnes intersexuées qui luttent pour que leur existence soit reconnue dans la société". Comme le soulignait à Libération Vincent Guillot, fondateur du mouvement intersexe en Europe, "Pour les médecins, nous ne sommes que des garçons et des filles plus ou moins ratés qu’on va réparer". Et d'ajouter: "Beaucoup ne savent rien de leur intersexualité et vivent dans un total isolement".
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