" .... à quand des feux rouges dans les prés et des stationnements interdits pour les vaches ?
histoire de faire l'envers de la médaille !!! "
Info Voilà
A Bagnolet, des moutons et des chèvres stars de la cité.
A Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, depuis qu'un berger s'est installé entre des barres HLM, un carré d'herbe s'est transformé en pré et les chèvres Jennifer et Jessica sont devenues les stars de la cité.
"Allez viens, viens, viens, viens, viens....": Gilles Amar, cheveux longs noués en chignon et barbe brune, appelle ses bêtes, bêlant presque. En quelques minutes, le petit troupeau attiré par la voix du berger et surtout par les poignées de nourriture lancées se regroupe: c'est l'heure de la promenade.
Avec les services de la mairie, le berger de 36 ans a établi une "cartographie des espaces pâturables", 3 hectares dans la ville où les bêtes peuvent brouter chaque jour.
En cet après-midi ensoleillé, direction les pelouses qui
s'étendent en bas de grands ensembles de logements sociaux, dans le quartier des
Malassis. Pour s'y rendre, Gilles Amar a développé un moyen de transport
astucieux, "le roule-bêtes", un enclos roulant qui protège le troupeau des
voitures.
Quittant la petite bergerie en bois nichée au milieu des
immeubles, les animaux investissent la chaussée, frayant leur chemin sous l'oeil
interloqué des passants. "Cela égaye un peu, parce que le quartier, il est
triste", glisse Jean-Pierre Sardou, un voisin.
Surpris, les automobilistes ralentissent en voyant les deux
brebis solognottes et les trois petites chèvres. "Ils ne klaxonnent jamais",
assure le berger.
"ça adoucit le paysage"
Gilles Amar, l'un des créateurs de l'association Sors de terre, a
d'abord donné vie à un jardin potager au pied d'un immeuble, aidé par des
habitants. Puis ce titulaire d'un BTS agricole a souhaité il y a un an
introduire les animaux de ferme en ville et en particulier en Seine-Saint-Denis,
où il a grandi.
La mairie a mis à disposition le terrain et la bergerie a été
construite avec des matériaux de récupération. L'association Sors de terre
rémunère le berger à temps plein. Pour Gilles Amar, des moutons et des chèvres
dans le cité, ça a plusieurs avantages: "d'abord il y a un côté entretien, ils
peuvent remplacer la tondeuse et tailler les haies. Et puis, ça adoucit le
paysage".
A peine les animaux arrivés au pied des immeubles, les fenêtres
s'ouvrent, les habitants sortent la tête et certains s'approchent. Surgit une
mère de famille qui vient régulièrement voir les bêtes: "ça fait du bien",
souffle Patricia Mattey, 39 ans. "Avant ça, je n'en pouvais plus de la ville, je
n'en pouvais plus de Bagnolet.
Maintenant, ça va mieux", poursuit-elle. "J'ai toujours conscience d'être dans
la ville, mais j'ai l'impression d'être ailleurs".
Dès la sortie de l'école, les enfants accourent voir les animaux.
"Jennifer! Jessica!" crient Caroline et Clara, 11 ans, qui ont ainsi baptisé les
chèvres et s'en occupent depuis des mois.
"Ce sont les petites stars du quartier", sourit Gilles. "Les
enfants savent ce que c'est une chèvre, un mouton. Avec les adultes, ça ouvre le
dialogue, ça permet d'informer sur l'alimentation, la pratique de l'élevage..."
explique le berger qui souhaiterait constituer un troupeau d'une vingtaine de
bêtes.
D'autres associations mènent des actions similaires et
introduisent des animaux d'élevage en ville: "Téma la vache", à
Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), ou "Clinamen", à Saint-Denis
(Seine-Saint-Denis), par exemple.
Pour Gilles Amar, "les gens connaissent leur quartier, leur
ville, mais parfois il faut un tiers pour valoriser l'espace".
P.
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