"...enfin un bâtiment digne de la musique, une proue avancée sur la Seine, j'entends déjà la musique du vent caressant le fleuve....!!!"
Info L'OBS
La Seine musicale : un paquebot pour la musique
Encore un bateau ! Après les grandes voiles de la fondation Vuitton dessinées par Frank Gehry à la lisière du Jardin d’acclimatation, à Boulogne-Billacourt l’architecte japonais Shigeru Ban, associé avec le Français Jean de Gastines (un duo à qui l’on doit déjà le centre Pompidou-Metz) a imaginé une sorte de paquebot qui s’est échoué sur le rivage de l’île Seguin.
Cette terre-là a été longtemps maudite : on se souvient des péripéties qui avaient entouré le projet d’installation (finalement annulé) de la fondation Pinault ; quelques années plus tard, c’est le projet du R4, initié par le Suisse Yves Bouvier qui avait capoté, ce dernier étant impliqué dans une embrouille du marché de l’art.
4.000 à 6.000 places
Ce samedi 22 avril, la Seine musicale ouvre donc ses portes. Cet élégant bâtiment géant abrite un auditorium de 1.150 fauteuils, plutôt destiné aux concerts de musique acoustique, une grande salle de 4.000 à 6.000 places (spectateurs debout ou assis) destinée à accueillir les "grands" concerts ou spectacles (en septembre prochain Bartabas devrait y conduire ses chevaux).
A ces équipements s’ajoutent un studio d’enregistrement et des salles de répétition. Dans les espaces de circulation, une rue commerçante (bien déserte pour le moment) sera bordée de boutiques, restaurants et bars. L’extrémité du bâtiment est dominée par une structure sphérique-surnommée "le nid" - devant laquelle une sorte de voile se déplace en suivant la course du soleil. Le soir, la membrane de verre et de plaques solaires revient à sa position initiale.
La programmation sera quant à elle assurée par l’ancien patron du Châtelet, Jean-Louis Choplin, une cinquantaine de dates dans l’année étant confiées au chef d’orchestre Laurence Equibey, dont la formation (Insula Orchestra) est en résidence à la Seine musicale.
Comment remplir ?
Cette fièvre constructrice amène à se poser quelques questions. Certes, la banlieue ouest parisienne souffrait d’un sous-équipement culturel notable, en matière de musique notamment. Mais l’offre parisienne est déjà extrêmement étoffée, entre Philarmonie de Paris, Salle Pleyel, Auditorium de Radio-France, etc. Sachant qu’une salle comme la Philarmonie tourne à plein régime, offrant jusqu’à trois concerts ou spectacles par jour , on peut se demander s’il existe un public capable de répondre à toute l’offre existante.
La Seine musicale entend cependant afficher une programmation très éclectique. Bob Dylan a inauguré la grande salle hier soir devant 4.000 personnes. Un concert qui a été organisé à la va-vite puisque c’est le tourneur de Bob Dylan en France qui s’est adressé à Jean-Louis Choplin pour lui demander d’accueillir le chanteur américain, les places du concert du Zénith (qui a eu lieu le 20 avril) ayant été vendues en l’espace de deux heures.
Philippe Jaroussky, Herbie Hancock , le Alvin Ailey American Dance Theater , l’Insula Orchestra, Michel Sardou sont annoncés sur les prochaines affiches. Le prix des places (à partir de 20 euros pour certains concerts) n’est pas excessif. Mais il va falloir mettre les bouchées doubles pour remplir cette Seine musicale !
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