Clin d'oeil à Carnet d'émotion parfumée.

Clin d'oeil à Carnet d'émotions parfumées .... on respire à fond!



lundi 10 décembre 2012

Quand les animaux sauvages sont de retour dans les villes

 Billet d'humeur journalistique :

" ... les loup ouhhhhh les loups sont entrés dans Paris
c'était une chanson de Serge Reggiani
aujourd'hui cela deviendrait quasi une réalité ? ! "




Info Atlantico
Quand les animaux sauvages sont de retour dans les villes.
Apparitions régulières de renards à Paris et à Londres, attaques de sangliers à Berlin. Comment expliquer le retour des animaux sauvages dans nos villes ?
Les témoignages d’incursion d’animaux sauvages dans les grandes capitales d’Europe semblent se multiplier, des attaques de sangliers ont même eu lieu en périphérie de Berlin. Qu’est-ce qui provoque ce phénomène ? Les migrations humaines et animales sont-elles parallèles ou contraires ?
Justine Roulot : Avant tout, il est important de comprendre qu’il existe une faune sauvage dans les villes depuis que ces dernières existent. Je crois cependant que celle-ci est de plus en plus remarquable à cause d’une vue de l’esprit généralisée qui consiste en une démarcation claire entre les zones rurales et urbaines. De plus, les observatoires de la biodiversité urbaine se développent depuis quelques années ce qui donne au phénomène une visibilité plus importante que ce ne fut longtemps le cas. Les humains ne vivent pas uniquement dans les villes et les animaux dans les forêts, la réalité de la biodiversité est bien plus complexe que cela.
Les politiques d’urbanisme moderne et de développement des espaces verts dans les villes, petites et grandes, n’y sont évidemment pas pour rien. Cela renforce l’apparition d’une faune sauvage grandissante en offrant à des espèces diverses de trouver des niches écologiques vierges dans lesquelles elles peuvent aisément se développer. Il faut faire la différence entre cette faune sauvage des villes et les problèmes de surpopulation qui caractérisent certaines campagnes périphériques des grandes villes. Je crois que l’exemple des sangliers de Berlin doit être rattaché à cela plutôt qu’à un envahissement éventuel.
Malgré la mouvance des « néo-ruraux », ces citadins qui ressentent un besoin de retour à la terre, la tendance démographique française reste majoritairement celle d’une urbanisation grandissante. De plus, je maintiens qu’il n’est actuellement pas possible d’assurer qu’il y ait une véritable croissance de la faune sauvage dans les villes. L’exode urbain des animaux n’a donc rien d’évident pour l’instant alors que celui des humains continue très clairement.
Si les villes françaises sont clairement de plus en plus accueillantes pour les animaux sauvages, les campagnes le sont-elles de moins en moins ?
On constate effectivement que si les villes développent leurs espaces verts, les campagnes françaises accumulent souvent plusieurs des cinq grands facteurs de destructions de la biodiversité. Destruction et fragmentation des habitats naturels, changement d’affectation des terres, surexploitation des ressources, pollution. Les problèmes sont donc bien souvent les mêmes que dans les villes mais celles-ci continuent de se développer au rythme de la superficie d’un département français bétonné tous les sept ans. Il est donc important de comprendre que même le développement des espaces verts est loin de rendre l’urbanisation rampante du territoire intéressante pour la biodiversité en général. Bétonner et imperméabiliser le sol restent des problèmes majeurs qui détruisent des espèces.
La réflexion intéressante à développer est d’arrêter de penser notre pays comme un espace divisé en deux types de zones, rurales et urbaines. Ce qu'il faut faire c’est se poser la question de la reconnexion entre les biodiversités urbaines et rurales, quand cela est nécessaire, car ce n’est pas toujours le cas. Les grandes couronnes routières comme le périphérique parisien ont pour effet d’empêcher les mouvements des espèces et pèsent donc sur la biodiversité. Ces questions sont déjà réfléchies avec des mesures comme la trame verte et bleue qui est un projet de création d’un grand réseau écologique national organisé en cœurs et en corridors de la biodiversité pour protéger celle-ci tout en permettant le développement humain.
La solution est-elle d’encourager plus fortement la cohabitation entre les humaines et la faune sauvage? Quel risque cela implique-t-il pour les constructions humaines?
Effectivement, à partir du moment où les espèces viennent s’installer elles-mêmes dans les villes et qu’il existe depuis toujours une faune sauvage urbaine, il n’y aucune raison de ne pas encourager cette cohabitation en la pensant intelligemment pour qu’elle ne soit pas problématique. En effet, car si d’une part certaines espèces invasives en situation de surpopulation comme les pigeons sont problématiques pour les citadins, la conception moderne du bâti l’est pour certaines espèces animales. On peut notamment citer les chiroptères comme les chauve-souris et des oiseaux comme les hirondelles de fenêtres qui ne portent pas ce nom par hasard. Celles-ci ne trouvent plus les opportunités de nidification que leur offraient les constructions anciennes. Elles font partie de l’écosystème urbain et leur présence ne doit pas être ignorée. C’est là qu’il y a une éducation des citadins à mettre ne place car ils doivent comprendre que la mise en place de mesures et de construction pour la faune sauvage des villes et le meilleur moyen d’améliorer et de contrôler celle-ci. La mairie de Paris a par exemple mis en place des pigeonniers pour que les pigeons ne détruisent pas les édifices de la capitale. D’autre part, le retour de certaines espèces comme les faucons est un excellent signe de la qualité de vie de certaines zones urbaines dont se félicitent certains habitants. Cela n’a été possible qu’avec certains aménagements au sommet des hauts édifices.

P.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire