L'épée d'académicienne de Simone Veil résume parfaitement son incroyable destin
Devises, matricule de déportée ou encore visage de femme.
SIMONE VEIL - Des symboles qui retracent une vie hors du commun. Numéro de déportée à Auschwitz-Birkenau, devises française et européenne, visage souriant de femme... L'épée de Simone Veil, qui s'est éteinte ce vendredi 30 juin à l'âge de 89 ans, en dit long sur le parcours incroyable de cette figure de notre histoire.
L'ancienne ministre de la Santé a fait son entrée à l'Académie française le 18 mars 2010, devenant ainsi, la sixième femme "immortelle" de l'histoire. C'est "un très grand honneur qui m'étonne encore aujourd'hui, parce que je ne vois pas les raisons pour lesquelles je me trouve dans cette situation", déclarait-elle alors. Et pourtant. Un simple coup d'œil à son épée permet de prendre la mesure de ce destin exceptionnel.
Son numéro de déportée à Auschwitz-Birkenau
78651. Un matricule tatoué sur son bras gauche que Simone Veil n'a jamais caché et qu'elle a tenu à graver sur son épée. Le 13 avril 1944, Simone Veil est emmenée dans le plus important camp de concentration et d'extermination, avec sa mère et sa sœur, Auschwitz-Birkenau. Le lendemain de leur arrivée, deux jours plus tard, ce matricule est inscrit pour toujours dans sa chair.
Ce douloureux souvenir, cette survivante de la Shoah n'a jamais voulu l'effacer. "Certains rescapés ont préféré tenter de tourner la page en effaçant le numéro que les nazis avaient tatoué sur leur bras, d'autres ont décidé d'affronter le 'souvenir', explique au Monde son fils Pierre-François. "C'est le cas de maman. L'été, elle était souvent bras nus, son numéro était encore plus visible qu'aujourd'hui". Pendant toute sa vie, Simone Veil s'est battue pour que vive la mémoire du génocide. Elle préside de 2000 à 2007 la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Sur la main du bas de son épée, sont d'ailleurs aussi marquées les flammes des fours crématoires. Et sur l'autre côté de la garde, le nom du camp d'extermination de Birkenau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire