"Je t'aime maman". L'hommage national rendu à Simone Veil ce mercredi 5 juillet aux Invalides a été marqué par les deux discours très émouvants prononcés par ses deux fils Jean et Pierre-François Veil. Le troisième fils de Simone et Antoine Veil, Claude-Nicolas, s'est éteint en 2002.
S'exprimant tour à tour avant le chef de l'Etat Emmanuel Macron qui a prononcé l'éloge funèbre de l'ancienne ministre de la Santé, les deux avocats de 70 et 63 ans ont livré un témoignage pudique et intime de celle qui demeura longtemps l'une des personnalités préférées des Français.
"Maman, ta beauté se doublait d'une extrême réserve de comportement [...] Tes yeux pers dans un visage éclairé reflétaient le vécu d'une tragédie indélébile", a déclaré l'aîné Jean Veil en citant son père Antoine, qui reposera au côté de Simone au Panthéon. Mêlant souvenirs et anecdotes, Jean s'est remémoré les colères de sa mère, pourtant réputée pou sa "bienveillance": "Aujourd'hui, je veux te dire que te pardonne d'avoir renversé sur ma tête, alors que nous étions à table, l'eau de la carafe sous prétexte que j'aurais tenu des propos que tu trouvais misogynes".
Evoquant le poids du souvenir de la déportation dans le destin extraordinaire de sa mère, Jean Veil a salué sa "détermination" qui constitu(ait) "la trame de l'armure qui t'as permis de survivre à l'enfer". "Cet hommage est ton ultime victoire sur les camps de la mort", a souligné de son côté Pierre-François Veil.
Auparavant, ce dernier avait évoqué les derniers jours de sa mère. "Nous avions fini par te croire vraiment immortelle. Finalement, le temps est venu pour toi aussi de te retirer avec ton calme, ta douceur et ta politesse, presque sur la pointe des pieds." Avant de conclure sur le "dernier mot" de sa mère, "prononcé faiblement mais si distinctement, avant de retrouver papa pour toujours: merci".
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