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mercredi 17 mai 2017

La saga Tati en 6 dates

 Billet d'humeur journalistique :


"... quelle saga ... espérons qu'elle continue....!!!"





Info Figaro Eco
La saga Tati en 6 dates
L'enseigne de mode à bas prix, en cessation de paiement depuis vendredi, a connu ses heures de gloire jusque dans les années 1980 avant de traverser des difficultés liées à un développement parfois incohérent et à une concurrence féroce d'autres marques.

● 1948 - Quand Tati aurait pu s'appeler Tita

L'histoire de Tati commence en 1948 dans le quartier parisien de Barbès. Ou plutôt non. Elle commence à La Goulette, à Tunis, que quitte Jules Ouaki pour venir s'établir en France après la Seconde guerre mondiale. A peine arrivé à Paris, le sellier juif sépharade “achète des lots soldés qu'il paye cash, fait tourner ses stocks à toute allure et reconstitue l'atmosphère du bazar où les clients peuvent toucher une marchandise à tout petit prix” sur 50 m² situés au début du boulevard Barbès, raconte Libération.
«A la différence des magasins bourgeois, il n'y avait pas de sonnette pour entrer», ajoute le quotidien. Les «bacs à fouille», les grosses étiquettes, la «couleur Brigitte Bardot» bleue sur fond de vichy rose et le slogan «Tati, les plus bas prix» l'installent rapidement comme une institution locale. Le concept Tati est né. Mais il aurait dû s'appeler autrement. Tita. Comme la mère de Jules Ouaki, Esther que tout le monde surnomme Tita. La marque est déjà déposée, le fondateur en inverse les syllabes pour donner la marque que l'on connaît.


● Années 50-80- La naissance d'un mythe national

«Quel est le ‘monument' de la capitale le plus visité? La tour Eiffel, le Louvre, l'Arc de triomphe? Non, vous n'y êtes pas. L'institution parisienne qui a fait se déplacer trente-cinq millions de visiteurs l'an dernier s'appelle Tati, la grande surface de la fringue à quatre sous», lance Le Figaro en 1987 .«Barbès, sans les magasins Tati, ne serait plus Barbès», titre aussi L'Express en 1980.
C'est l'âge d'or de Tati, et pas seulement dans son berceau originel du XVIIIe arrondissement. A la fin des années 1970, les magasins ont déjà colonisé 2800 m² du quartier traversé par le métro aérien… mais cela ne suffit plus. D'autres magasins ouvrent leurs portes à République et rue de Rennes à Paris. Puis en province, à Lille, Marseille, Lyon et ailleurs.
L'enseigne de la rue de Rennes acquiert une certaine célébrité malgré elle en 1986. C'est devant sa devanture qu'un réseau terroriste pro-iranien fait exploser une bombe, faisant 7 morts et 55 blessés, le 17 septembre 1986. La plaque commémorative inaugurée par François Mitterrand et Jacques Chirac a disparu depuis la fermeture du magasin en 1999, raconte Le Parisien.


● 1982 - Le groupe orphelin vise l'international

Jules Ouaki disparaît en 1982 mais Tati reste dans la famille: sa femme Eléonore prend sa suite, son fils Fabien fait de même au début des années 1990. Le groupe se diversifie avec des enseignes spécialisées comme Tati Or et Tati Mariage, et des licences plus hasardeuses comme Tati Phone ou Tati Voyages. Il se fait plus chic, avec la collection capsule créée par Azzedine Alaïa, célèbre couturier franco-tunisien. Il tente aussi sa chance à l'international, en Europe, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis. Tati vend même des robes de mariées sur la Cinquième Avenue à New York en 1998. Loin de Barbès.

● 1995-2003 - La concurrence fait plonger Tati

Les premières difficultés financières se font sentir à partir de 1995. Dans les années 2000, une concurrence féroce apparaît avec H&M, Zara, Kiabi et d'autres enseignes qui ringardisent Tati. «Le consommateur a évolué. Il voulait toujours du ‘pas cher' mais il voulait aussi et pour le même prix du design et si possible il avait envie de faire son shopping dans un lieu agréable. Le côté souk est passé de mode. (...) On veut de la clim, des cintres et on veut ressembler à des mannequins, pas des radins qui se fringuent pour rien», résument Les Echos. En août 2003, c'est la cessation de paiement.

● 2007 - Eram redonne des couleurs à l'institution

Pour un total de moins de 15 millions d'euros, Vetura et Eram mettent la main sur l'enseigne en 2004. Eram rachète le tout en 2007 et recentre l'activité du groupe, trop éparpillée dans des secteurs incohérents. Le déstockage, c'est fini. Les bacs à fouille disparaissent au profit de rayonnages plus classiques. La création et le prêt-à-porter sont principalement imaginés par des designers maison, pour des prix qui restent raisonnables. Même le logo change, ne gardant que la typographie et le rose d'origine. A ses 130 points de vente, Tati ajoute des magasins XXL discount en France, d'autres magasins à l'étranger comme à Casablanca récemment, et un site web marchand qui propose des milliers de références low cost. Le navire Tati tangue moins… mais cela ne suffit pas.
● 2017 - Que va devenir Tati?
Le sort des 1700 salariés du groupe est en suspens. Tati, mis en vente en février par son propriétaire, est en cessation de paiement depuis vendredi, ce qui ouvre la voie à un probable redressement judiciaire pour changer de mains. Six repreneurs sont officiellement intéressés par le rachat des magasins mais les représentants syndicaux craignent pour la survie de «plus de 700 emplois». En passant par une procédure accélérée de prepack-cession, la direction espère faire aboutir la cession vers la mi-juin. La première audience devant le tribunal de commerce de Bobigny est prévue mardi 2 mai dans l'après-midi.

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