"... sans la roue , pas de montre et sans montre pas de stress de louper son transport le matin ....!!!"
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Pourquoi l'invention de la roue n’est pas aussi évidente qu’on le pense
La roue… Une technique inventée environ 3500 ans avant Jésus-Christ et qu’on n’a pas encore dépassée, inutile de lister toutes les machines qui l’utilisent encore aujourd’hui. Si son système a été largement amélioré (pneu, roulement à bille, modifications des liaisons), le principe reste le même : une pièce ronde qui tourne autour d’un axe fixé en son centre. Son invention a constitué une véritable révolution dans l’histoire de l’humanité, notamment dans les domaines des transports et de l’agriculture. Mais comment en est-on arrivé là ? La roue fait partie des 8 machines simples. En avoir l’idée ne coulait pourtant pas de source…
Les premiers pas de la roue
L’ORIGINE DE LA ROUE NE FAIT PAS L’OBJETS D’UN CONSENSUS
Il a longtemps été admis qu’elle avait été inventée en basse Mésopotamie (Irak actuel) par les Sumériens, vers 3500 avant Jésus-Christ, car un pictogramme de l’époque, dans le temple de la déesse tutélaire Inanna à Uruk, représente un chariot à roues. Cependant, cette origine a été mise en doute en 1974 avec la découverte, en Pologne, des restes du pot en céramique de Bronocice, qui arbore lui aussi le pictogramme gravé d’un chariot à 4 roues. S’il date de la même période que les vestiges sumériens, il n’en oblige pas moins à rester prudent sur la région de naissance de la roue. D’autres découvertes plus anciennes en Europe centrale semblent toutefois exclure de plus en plus la primauté des Sumériens.
Dans ses premiers temps, la roue était constituée d’une pièce de bois ronde et pleine, montée sur un essieu rond et fixée par des chevilles. Vers 2000 avant Jésus-Christ, pour gagner en légèreté et en maniabilité, certaines parties sont évidées, jusqu’à l’obtention de roues à rayons, plus stables, dans la culture de Sinatashta, vers l’Oural. Dans les tombes ont en effet été retrouvés les plus anciens chars de combat légers connus. Cette technique se répand rapidement à travers toute l’Eurasie. C’est même grâce à ces chars de guerre que la Chine et l’Egypte découvrent la roue, au cours du IIe millénaire avant Jésus-Christ.
Une déduction logique ?
LES ÉGYPTIENS N’AVAIENT PAS DE ROUE LORS DE LA CONSTRUCTION DE LA PYRAMIDE DE KHÉOPS
Car non, la roue n’est pas connue par les grandes civilisations qui ont marqué l’histoire par bien d’autres prouesses. Au faîte de leur gloire, lors de la construction de la grande pyramide de Khéops vers 2500 avant Jésus-Christ, les Égyptiens trimaient encore sans roue et sans chariot. L’Afrique subsaharienne, l’Océanie et les civilisations précolombiennes n’utilisent pas cette technique… Alors, d’où les Sumériens et les habitants d’Europe centrale ont-ils tiré cette sublime invention, qui fut si importante qu’elle conduisit à utiliser l’expression de « civilisation de la roue » ?
Une hypothèse consiste à envisager l’invention de la roue comme le résultat d’un processus et de petites inventions précédentes qui menèrent « logiquement » à celle de la roue. En effet, les Sumériens maîtrisaient déjà le tour de potier, et pour déplacer des charges importantes, ils utilisaient des rondins de bois, dans lesquels ils auraient fini par avoir l’idée de percer un trou et d’en relier deux ensemble par un axe. Il ne faut toutefois pas oublier que la roue véhiculaire a pu être inventée avant le tour de potier : seuls les vestiges archéologiques actuels nous suggèrent l’inverse pour l’instant.
La question du besoin
Cependant, nombreuses sont les civilisations qui employèrent les rondins de bois pour faire glisser les lourdes charges. Le bois était un élément extrêmement manipulé par toutes sortes de cultures. Pourquoi n’ont-elles pas eu l’idée ? De plus, la connaissance de la roue est en réalité avérée chez les civilisations précolombiennes.
Seulement, son utilisation s’est cantonnée au domaine des jouets. Comment les Aztèques, les Mayas, les Toltèques, les Zapotèques, et d’autres encore, auraient-ils pu passer à côté d’une révolution qui semblait avoir pointé son nez ? Peut-être serait-ce seulement une question d’utilité. L’Amérique précolombienne ne connaît aucun animal de trait : ni cheval, ni bœuf pour tirer les charrettes. La roue ne leur aurait tout simplement servi à rien.
Il est également intéressant d’observer que certaines cultures, comme en Afrique du Nord, ont adopté la roue avant de l’abandonner pour les longs transports de marchandises, alors que c’est là-même qu’elle semble trouver sa première utilité. Vers le IIIe siècle en effet, on lui préfère le dromadaire. Plus résistant à la chaleur et au manque d’eau que les chevaux ou les bœufs, capable d’avancer rapidement en terrain accidenté, il coûte finalement moins cher que l’entretien de charriots à roues !
Ce critère topographique pourrait également expliquer l’adoption de la roue par les Chinois par exemple, qui pratiquent le commerce sur de longues distances nécessitant la traversée de grandes pleines, tandis que le terrain de jungle, de marécages et de montagnes de l’Amérique centrale semble moins se prêter à l’usage du chariot, tout comme le désert. De plus, les cités-États sont peu éloignées les unes des autres et se livrent une guerre de proximité.
Si la roue fait partie des piliers de certaines civilisations, d’autres s’en sont fort bien passées, et elle ne peut pas constituer un critère déterminant le degré d’avancement d’une civilisation. Les causes de son invention demeurent bien mystérieuses, en raison des lacunes archéologiques qui ne permettent de définir précisément ni sa zone, ni sa date d’apparition. Les hypothèses de l’invention par processus naturel ou par besoin qui s’offrent alors sont finalement les mêmes que pour toute invention humaine. Une question se pose en fin de compte, pour chaque innovation, toutes époques confondues : faut-il la garder à l’état de jouet ou fonder sa civilisation dessus ?
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