Les voitures électriques sont devenues très communes. On les voit fleurir un peu partout dans nos villes et les constructeurs automobiles les considèrent désormais comme des indispensables de leurs gammes. Pourtant, cette invention ne date pas d’hier, bien au contraire. De 1800 à aujourd’hui, le DGS revient sur une invention géniale qui a su se faire sa place dans nos garages.

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les voitures électriques ne sont pas une invention du 21e siècle mais sont au contraire apparues il y a plus de 120 ans. A l’époque déjà, ces engins étaient comparés aux véhicules essence et se posaient déjà comme une alternative dotée de nombreuses qualités.
1. La naissance de la voiture électrique date de 1835

Les premiers engins de locomotion électriques sont apparus au début des années 1830 avec une carriole inventée par Robert Anderson. Quelque temps après ce fut au tour de Thomas Davenport de construire une petite locomotive électrique (en 1835) puis en 1838, Robert Davidson y ajouta quelques modifications pour arriver à un modèle semblable mais roulant à 6 km/h.
A l’époque cependant, la voiture n’était pas équipée d’une batterie rechargeable. Ce n’est qu’en 1859 que celle-ci est inventée par le Français Gaston Planté. Cette batterie rechargeable au plomb acide est bien sûr améliorée au fil du temps.

Thomas Edison pose avec sa première voiture électrique, l’Edison Baker

Et en 1891, l’Américain William Morrison conçoit la première vraie voiture électrique ! Dès lors, c’est une véritable petite révolution dans le monde de l’automobile et les modèles sortent plus incroyables les uns que les autres. La Riker Electrique par exemple, gagne en 1896 une course automobile. Puis dès 1897, les premiers taxis électriques apparaissent dans les rues de New York. En 1899, « La Jamais Contente », première voiture électrique à dépasser les 100 km/h, atteignant même 105 km/h, est mise au point par une société belge.
Cependant, à l’époque ces véhicules étaient très limités, et ne satisfaisaient pas les attentes de tous, à noter leur vitesse très basse de 32 km/h. Dans l’esprit d’une grande majorité, ces voitures étaient surtout destinées aux femmes. Etant donné leur non-popularité chez les hommes, certaines étaient même retapées avec de faux moteurs à essence et pots d’échappement.


Une voiture électrique britannique


Roger Wallace conduit sa voiture électrique


Camille Jenatzy conduit sa voiture électrique auto-conçue, près de Paris, en France. Il est le premier à avoir atteint les 100 km


2. Les électriques en 1900 

En 1900, plus d’un tiers des voitures en circulation sont électriques, les autres sont à essence ou à vapeur. C’est un véritable âge d’or pour les électriques ! Les maisons étant de plus en plus nombreuses à capter l’électricité, les foyers se prennent alors au jeu et veulent la voiture électrique.
Les publicités vantent ses mérites, moins de danger, moins d’odeur, plus propre, pas besoin de mécanicien, ou même capable d’être conduite par n’importe quel membre de la famille, l’électrique séduit ! Le New York Times dira même en 1910 : « Maintenant, il est possible pour le propriétaire d’une voiture électrique d’installer sa propre usine de charge dans son garage. »

Mais très vite, des modèles comme la Ford Model T voient le jour et plusieurs facteurs mènent au déclin de la voiture électrique. En effet, les choses ont très peu changé en 100 ans, et les reproches que l’on peut faire à nos modèles modernes sont étonnement assez similaires à ceux faits à l’époque. Faible autonomie, vitesse trop basse, manque de puissance, prix trop élevés, les électriques perdent vite la cote. Les essences qui s’améliorent sans cesse en termes de performance, et surtout le prix de l’essence, séduisent les consommateurs.
Déjà en 1966, le congrès américain recommandait la construction de véhicules électriques pour réduire la pollution de l’air : la population y étant favorable, au vu de l’augmentation de l’essence (après le choc pétrolier survenu un peu après, en 1973). La voiture électrique parvient donc à rester tendance quelques années avant de voir arriver des bolides bien plus séduisants. Avant d’être peu à peu délaissée au vu de ses performances pas toujours séduisantes, la voiture électrique s’est imposée dans les rues des États-Unis, de France ou encore d’Angleterre. Des taxis aux voitures « familiales », elle a été préférée pendant bien longtemps.

Les voitures électriques de la New York Edison Company alignées dans Manhattan


Les véhicules électriques se rechargent à une sous-station électrique


Un balayeur de rue électrique nettoie la chaussée à Berlin, Allemagne


Une voiture électrique dans un garage à Cleveland, Ohio


Une voiture Detroit Electric conduite sur une route de montagne entre Seattle et le mont Rainier, Washington


4. La voiture électrique aujourd’hui 

Depuis les années 1990, les marques tentent de nouveau d’imposer dans le moeurs la voiture électrique. Mais la tâche est d’autant plus rude, qu’en plus de leur image de voiture écolo, pour les femmes, et très peu puissante, les modèles électriques ne séduisent pas. Sans caractère, ou presque, les voitures électriques ne font pas long feu sur le marché, et des modèles soit plus performants, soit plus esthétiques sont préférés.
Mais aujourd’hui les choses changent et les voitures électriques sont de plus en plus demandées. Avec une attention plus poussée à son émission de gaz à effet de serre et à son impact sur la planète, les consommateurs tendent vers des modèles plus écolos et donc moins polluants. C’est ici qu’interviennent de grands groupes automobiles comme Renault et sa ZOE, la e-GOLF de Volkswagen ou même la toute nouvelle Tesla (ci-dessus). Des voitures au design bien plus séduisant que les précédentes, se rapprochant même des modèles à essence. Un caractère unique qui se marie à la perfection avec des capacités de plus en plus appréciables. Les problèmes d’autonomie ont été largement dépassés, la voiture électrique dure bien plus, et la présence de bornes de charge (qui ne cessent de se faire de plus en plus nombreuses un peu partout) offre une solution au problème. Il se pourrait donc bien que la voiture électrique connaisse un deuxième âge d’or ce siècle aussi !


L’histoire de la voiture électrique est fascinante. Beaucoup d’entre nous ignoraient qu’elle était si ancienne et avait déjà connu le succès à une autre époque. On espère en tout cas que l’âge d’or de la voiture électrique n’est pas près de se terminer, au vu de ses avantages et de ses bienfaits sur l’environnement.