Clin d'oeil à Carnet d'émotion parfumée.

Clin d'oeil à Carnet d'émotions parfumées .... on respire à fond!



lundi 19 octobre 2015

France - Nouvelle-Zélande: pourquoi les All Blacks sont si forts

Billet d'humeur noire :

"....et comment on montre aux bleus comment il faut jouer !!!"


Info Huffington

France - Nouvelle-Zélande: pourquoi les All Blacks sont si forts (et comment ils ont su le rester)
|                    
       
FRANCE NOUVELLE ZELANDE
 
 
 Une réplique du quart de 2007? Même si le XV de France a su en son temps se surpasser pour créer la surprise, difficile d'imaginer ce samedi 17 octobre un scénario similaire à celui qui avait vu les Bleus battre la Nouvelle-Zélande au Millenium Stadium de Cardiff il y a huit ans (20-18). C'est dans ce même stade que les deux sélections se retrouvent, à 21h, en quart de finale de la Coupe du monde.
Dans l'inconscient collectif, la Nouvelle-Zélande est au rugby ce que le Brésil est au football. Ni l'une ni l'autre de ces deux nations n'a inventé le sport dans lequel elle excelle, mais les deux ont su en faire un élément constitutif de leur identité et un symbole de fierté qui dépasse le sport. La différence, c'est que la Nouvelle-Zélande est une petite île d'à peine plus de 4 millions d'habitants dont la longévité à un tel niveau a de quoi interpeller.
Les All Blacks n'ont certes pas complètement impressionné lors de la phase de poules et rappelé qu'ils n'étaient pas invincibles en perdant le dernier Four Nations, mais ils se présentent (une fois de plus) comme les grands favoris de la compétition. Comment expliquer que depuis des décennies, cette sélection continue d'inspirer la crainte de ses adversaires tout en se renouvelant?
Une question d'identité
Si pour vous, la Nouvelle-Zélande se résume au rugby (et depuis plus récemment, au "Seigneur des Anneaux" et au "Hobbit"), rien d'étonnant. Ce sport "permet (à la Nouvelle-Zélande) d'exister sur la carte du monde, de posséder une marque reconnue, explique le directeur de l'Iris, Pascal Boniface, selon lequel le pays "a peur de rester à l'écart de la mondialisation" en raison de son "isolement géographique".
Quant à la Coupe du monde organisée (et remportée) en 2011, le chercheur l'a décrite comme "une vitrine ouverte sur le monde. Pays du rugby, la Nouvelle-Zélande n'est pas tous les jours sous les flashs des informations mondiales", notait-il aussi. Il est vrai qu'il y a assez peu (si ce n'est aucun) exemple d'autre pays aussi fortement associé à un sport. Cela, la Nouvelle-Zélande le doit avant tout à ses performances sportives hors du commun.
Comme le souligne le professeur John Nauright, auteur d'un article intitulé "Rugby et identité nationale en Nouvelle-Zélande", les All Blacks "ont toujours formé l’une des deux ou trois meilleures équipes du monde, en étant même souvent la meilleure" et ce depuis plus d'un siècle. A peine le rugby introduit dans le pays (à la fin du XIXe), la Nouvelle-Zélande a rapidement excellé, notamment lors de sa première tournée européenne en 1905-1906.

france nouvelle zélande
Les ancêtres des All Blacks, les "Originals"


Encore appelés les "Originals" (selon la légende, ils seront ensuite renommés "All Blacks" à la suite d'une simple erreur de typographie), les Néo-Zélandais y ont obtenu plusieurs victoires, dont une au Parc des Princes contre la France qui disputait d'ailleurs son premier match officiel (38-8). Depuis, malgré quelques passages à vide, la sélection est toujours restée au plus haut niveau, même après l'avènement du professionnalisme des années 1990.
Première nation mondiale depuis 2009, la Nouvelle-Zélande a remporté 13 des 20 Tri-Nations (devenu Rugby Championship), et deux des sept Coupes du monde et terminé cinq fois sur le podium. Elle possède aussi un bilan victoires/défaites positif contre toutes les équipes, n'a été battue que par l'Afrique du sud, l'Australie, la France, l'Angleterre et le Pays de Galles et a gagné 410 de ses 535 matchs depuis 1906 note Le Figaro, soit un ratio de 76,64 %.
Un symbole national et mystique
Ces performances ont suscité l'engouement dans ce pays jeune, indépendant depuis 1907 et dont les premiers habitants ne se seraient établis qu'entre le XIIIe et le XIVe siècle. D'où la place centrale du rugby dans la société néo-zélandaise, autant pour les Européens qui l'ont introduit que pour les Polynésiens qui l'ont ensuite adopté. A tel point que certains parlent de "religion" et que la fougère argentée, emblème des All Blacks, pourrait bientôt orner le drapeau national.
Vêtus de noir car ils porteraient le deuil de leurs adversaires, les joueurs néo-zélandais sont aussi célèbres pour leur haka, danse de guerre originaire du Pacifique sud qu'ils pratiquaient avant leurs matchs à l'étranger et exécutent de manière systématique depuis la Coupe du monde organisée dans leur pays en 1987.
Si la Nouvelle-Zélande n'a pas connu d'apartheid comme l'Afrique du Sud, l'une des raisons qui explique l'engouement pour le rugby est justement liée dans l'histoire du pays à son aspect rassembleur, dans une société multi-ethnique où les Maoris représentent 15% de la population. Depuis la première Coupe du monde de rugby, ce sport est ainsi "le lieu d’expression de la fierté maorie, particulièrement par la revitalisation du haka comme symbole fondamental des Blacks", relève Slate.



On peut aussi évoquer 2007, lorsque les joueurs ont reçu avant leur départ pour la Coupe du monde 2007 (organisée en France) "une petite capsule où a été déposé un morceau de terre néo-zélandaise de chacun des terrains où ont joué les 1071 All Blacks sélectionnés au cours des 102 dernières années", rapporte John Nauright. "Notre terre relie toutes les cultures néo-zélandaises ensemble", expliquait alors Richie McCaw.
"Que vous soyez Fidjien, Maori, Samoan, Tongien ou Européen, nous sommes tous de Nouvelle-Zélande et la terre sur laquelle nous nous dressons est la nôtre", soulignait alors le capitaine des All Blacks, qui avait reçu une capsule plus grosse que les autres et était chargé de "la placer discrètement dans les vestiaires d’avant-matches". Un rituel qui n'aura pas empêché les Néo-Zélandais d'être éliminés... par la France.
"Si la plus grande partie de l’aura qui entoure les All Blacks provient de réminiscences nostalgiques et de l’imagination d’un passé victorieux, la combinaison d’un usage astucieux de cette imagerie et des souvenirs a permis de présenter les joueurs à une nouvelle génération et à une audience plus large comme les représentants de l’identité néo-zélandaise, insiste John Nauright, qui parle de mélange particulièrement habile qui [...] voit la culture ethnique primitive s’allier à la mystique du maillot".
Un jeu et des joueurs à part
Cette place à part explique la popularité sans faille du rugby dans le pays. Rien que pour le rugby à XV (le rugby à XIII et le rugby à VII sont aussi pratiqués, mais moins suivis), on compte pas moins de 600 clubs et, selon les données de 2013, plus de 160.000 licenciés. Un chiffre à mettre en perspective avec celui de 454.000 licenciés en France.
Proportionnellement, c'est comme si plus de 2,6 millions de personnes pratiquaient le rugby en club dans l'Hexagone, ce qui en ferait le sport le plus populaire devant le football. Chaque week-end se jouent 3500 matchs rien qu'en Nouvelle-Zélande, selon Le Parisien, sans compter que le rugby est aussi pratiqué dans les collèges et lycées.
Comme le relevait Le Figaro en 2013, la Nouvelle-Zélande se distingue aussi par sa formation ainsi que le "sérieux bagage technique" exigé pour devenir rugbyman dans ce pays, et ce dès le plus jeune âge. Au programme, un gros travail sur les "skills", à savoir les fondamentaux tels que les passes, le jeu au pied ou les contacts, ces gestes techniques individuels à maîtriser absolument pour pouvoir ensuite jouer en équipe.

france nouvelle zélande
Brodie Retallick et Julian Savea, la relève All Black


Autre particularité, des catégories de poids à l'intérieur des catégories d'âge. Un système "unique au monde" mis en place pour ne pas dissuader les jeunes joueurs d'origine européenne face à leurs homologues polynésiens, dont la maturité physique arrive plus tôt. "Cela explique également pourquoi les Néo-Zélandais ont toujours été obligés de travailler leur technique individuelle et les un-contre-un pour espérer faire la différence" résume Ian Borthwick, grand reporter à L'Equipe.
Résultat, la Nouvelle-Zélande présente l'un des jeux les plus techniques et complets et est à l'origine de certaines évolutions du rugby moderne (comme celle du poste de 2e ligne) et dispose d'un vivier lui permettant d'aligner les meilleurs joueurs du monde génération après génération. Les Colin Meads, John Kirwan et Jonah Lomu ont fait place aux Richie McCaw, Kieran Read et Dan Carter d'aujourd'hui, qui eux-mêmes vont laisser place aux Nehe Milner-Skudder, Brodie Retallick et Julian Savea. La relève est assurée et la fédération (NZRU) y tient.
Accusée de "piller" les îles Samoa ou Fidji, la Nouvelle-Zélande dispose de plus de moyens pour dissuader ses propres jeunes de partir. De plus, les joueurs doivent être sous contrat avec la Fédération (donc jouer au pays) pour être internationaux, ce qui permet à la Nouvelle-Zélande d'avoir des clubs très compétitifs avec une forte émulation. La plupart de ceux qui rejoignent l'Europe, comme Carter et Nonu après le Mondial, cherchent surtout une retraite doré.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire