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samedi 8 septembre 2012

Georgette, la fourchette-cuillère du trappeur, a conquis les grands chefs

Billet d'humeur journalistique :

" ... comme quoi on peut toujours réinventer le fil à couper le beurre, la preuve ! "

















Info Voilà
Georgette, la fourchette-cuillère du trappeur, a conquis les grands chefs.

Georgette est rondelette mais élancée, piquante et tranchante: la fourchette-cuillère imaginée par un naturaliste lors d'une expédition dans le grand Nord canadien se fait une place sur les tables des grands chefs étoilés, séduits par son originalité.
Dans son atelier de Saint-Lizier, en Ariège, le montagnard Jean-Louis Orengo, tout à la fois trappeur, aventurier, ichnologue (spécialiste des empreintes laissées par les animaux et les hommes), l'a conçue dans les années 1990 pour les bivouacs. Il ne voulait plus avoir à choisir entre la fourchette et la cuillère pour s'alléger.
Elle n'a pas rencontré le succès commercial au départ. C'est finalement une version haut de gamme (argenté, mat, titane noir) qui connaît l'engouement cette année, avec son air d'empreinte de patte animale.
Avec son bord Tranchant, elle permet de couper un poisson ou de séparer des mets durs, de piquer tout aliment solide avec ses quatre fourchons et de prendre une cuillerée de soupe ou de sauce. Pour les gastronomes, elle présente l'avantage de saisir en même temps des aliments solides et liquides.
Gilles Goujon, chef trois-étoiles de l'Auberge du vieux puits à Fontjoncouse (Aude), a adopté Georgette depuis peu pour déguster son plat emblématique: l'oeuf "pourri" à la truffe.
"C'est intéressant pour la mise en bouche, elle a un galbe agréable, comme une cuillère à sauce, et son côté Tranchant permet de couper l'oeuf, et le jaune coule noir de truffe", décrit-il avec délectation.
D'autres grands chefs comme Alain Ducasse, Hélène Darroze ou Franck Putelat l'utilisent.
Egérie de l'Ariège
Paul Fontvielle, patron du restaurant gastronomique le Carré de l'ange à Saint-Lizier (Ariège), a été le premier à l'employer et à créer un menu spécial avec Georgette comme unique couvert, de l'entrée au dessert.
Avant Jean-Louis Orengo, un grand nom des arts de la table pensait avoir trouvé le couvert idéal pour les profiteroles. Mais son produit est arrivé trop tôt sur le marché en 2000, "il y a des phénomènes de mode", explique Sylvie Amar, designer, qui va présenter Georgette cet automne au prestigieux salon Equip'Hôtel.
"C'est un bel outil, ergonomique et fonctionnel. Un mix de deux outils ancestraux, c'est difficile", estime-t-elle, étonnée qu'un particulier ait mis au point un couvert aussi abouti. Le grand public se l'appropriera d'ici trois ans, prédit-elle.
Jean-Louis Orengo vient de lancer la production d'une gamme pour les gauchers.
Le syndicat des hôteliers de l'Ariège a fait de Georgette son égérie et un prix gastronomique, la Georgette d'or, a été décerné pour la première fois cette année. Le président du syndicat, Bernard Garcia, s'amuse du prénom désuet, mais "depuis la fourchette il y a 400 ans, on n'avait rien inventé avant Georgette".
Comme beaucoup de sudistes avec leur couteau, Jean-Louis Orengo, 59 ans, va au restaurant avec sa cuillère-fourchette glissée dans un étui en cuir.
Il a peut-être rendu sans le savoir un service aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Des personnes souffrant de tremblements ont pris contact avec lui pour le remercier de sa trouvaille.

Pat.

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