Billet d'humeur journalistique :
".... quelle belle idée, j'espère que le défi va être relevé, qu'Icare soit avec eux !!!"
Info Le Parisien
Solar Impulse va nous faire rêver
L'avion solaire doit, si le temps le permet, s'envoler d'Abu Dhabi
cette nuit. Objectif de cet aéronef unique : faire le tour du monde en
douze étapes... sans aucune goutte de carburant.
Un tour du monde en avion
solaire pour faire changer les mentalités. Voici ce que va tenter Solar
Impulse, l'avion capable de voler sans une goutte de carburant, grâce à
l'énergie donnée par le Soleil.
Cette nuit, à 4 h 30, à Abu Dhabi (Emirats arabes unis), le pilote
suisse André Borshberg, ingénieur de formation, doit prendre le départ
d'une expédition prévue pour durer, selon les conditions météo, entre
trois et cinq mois. Il sera relayé tout au long du voyage, réparti en
douze étapes, par l'aventurier Bertrand Piccard. Les deux pilotes
suisses survoleront l'Inde, puis la Chine. Ensuite, le Pacifique et
l'Atlantique se dessineront sous leurs ailes. « Cette traversée des
océans, c'est notre plus grand défi car, avec une vitesse moyenne de
70 km/h, il nous faut cinq jours et cinq nuits pour y parvenir »,
explique Bertrand Piccard, depuis le QG de Monaco, où une partie de
l'équipe règle les derniers préparatifs. Les deux hommes, qui vont se
succéder aux commandes de l'avion se retrouveront seuls dans un cockpit
de 3 m 2 pendant plus de cent vingt heures pour
ces étapes maritimes. « C'est la grande inconnue, admet André Borshberg,
Solar Impulse est capable de voler de façon illimitée, mais ce n'est
pas le cas du pilote. Un exemple : nous ne savons pas comment nous
allons réagir en matière de sommeil. » Car, même si l'avion possède un
stabilisateur de vol,
leurs siestes ne peuvent pas excéder vingt minutes. Pour tenir le coup,
les pilotes ont développé des pratiques. L'autohypnose pour Bertrand
Piccard, la méditation pour André Borshberg. La cabine est équipée d'un
siège « business » qui leur permet de s'allonger. Il suffit de lever
l'assise pour faire ses besoins naturels. Quant à la nourriture, elle a
été conçue afin de résister aux variations de températures, comprises
entre - 20 °C et 35 °C. « Elle doit être bonne, car ce sera l'un de nos
seuls réconforts. Pour moi, ce sera un bon risotto », précise André
Borshberg.
Le prototype est capable de voler la nuit grâce à ses batteries, mais
celles-ci doivent être complètement rechargées en fin de journée pour
pouvoir planer jusqu'au lever de soleil suivant. « C'est ma principale
angoisse, avoue Bertrand Piccard. Un temps couvert en plein milieu de
l'océan peut signifier l'interruption du vol durant la nuit. J'en serai
quitte pour un saut en parachute mais notre avion sera perdu. » Une
situation difficile à imaginer pour les ingénieurs du centre de contrôle
de Monaco, dont la principale mission sera justement d'anticiper la
météo. C'est également depuis ce centre qu'on pourra suivre la
progression de Solar Impulse.
L'expédition n'est pas seulement une aventure humaine et aéronautique,
elle se veut porteuse d'espoir pour la planète. « Solar Impulse vole car
il est extrêmement économe en énergie. Si on utilise ces nouvelles
technologies dans le monde entier, de manière intensive, nous pouvons
réduire notre consommation de 50 % », affirme André Borshberg. Lors de
leurs escales, les pilotes ont prévu d'organiser des événements afin de
sensibiliser gouvernements et populations locales. Leur message écolo
contre le réchauffement climatique sera clair : pourquoi s'entêter à
produire plus d'énergie, alors qu'on peut en consommer moins ?
P.
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